Angel s’était levé très tôt ce matin-là. La nuit ne lui avait porté que des mauvais rêves, et son humeur, maussade, était loin de le rendre sympathique. Il s’habilla de façon assez chaude, privilégiant l’écharpe bleue des Serdaigle, la veste chaude qui dormait dans sa valise, et des chaussures propres et bien confortables. Il sortit sa baguette Magique de son pyjama, et se dirigea lentement vers la sortie de la Salle Commune. Il ne savait pas vraiment ce qu’il allait faire, il n’avait pas vraiment envie de discuter, de se faire des amis, du moins, pour le moment. Il descendit les escaliers magiques qui remuaient en tout sens, n’en faisant qu’à leurs têtes, et rejoignit la Grande Salle, sans se perdre –ce qui, en soit, était un véritable exploit-, et alla s’asseoir à la Table des Serdaigle.
Il choisi de s’installer à côté d’une seconde année, un garçon à l’air robuste et antipathique. Il préféra ne pas engager la conversation et se servit copieusement, dégustant porridge, bacon, et autres mets délicieux matinaux avec plaisir. Mais son voisin mangeait avec une telle décadence de propreté et de discrétion, qu’au bout de cinq minutes, il couvrait entièrement le bruit des conversations qui les entourait. Angel, ne sachant que faire, s’éclaircit la voix, et essaya tant bien que mal d’ignorer le manque d’éducation et de politesse de son voisin. Le petit déjeuner terminé, il sortit de la Grande Salle, et resta cinq minutes dans le Hall, ne sachant que faire. C’était le week-end, et il n’avait pas trop de travail. S’il allait à la bibliothèque, il n’en ressortirait que très tard, et il aurait passé une bonne partie de la journée à travailler, c'est-à-dire qu’il aurait passé une mauvaise journée. S’il écrivait à sa famille, il verserait des larmes, c’était sûr, et là aussi, il aurait passé une mauvaise journée.
Un rayon de soleil, à travers une fenêtre, vint caresser son visage, et éclaira ses yeux. Angel sentit alors son cœur s’accélérer : il avait la réponse à son indécision devant ses yeux : la Porte de Poudlard, ouverte, invitait tranquillement à une petite promenade dans le Parc. Il sortit alors du château, serrant son écharpe autour de son cou, et se dirigea vers le Lac. Les oiseaux chantaient dans un langage que seul eux comprenaient, et même si celui-ci était incompréhensible pour les Hommes, il n’en était pas moins délicieux et doucereux. Ses pas crissait sur les petits cailloux qui composaient le chemin longeant le Lac, et il put aisément admirer que le Soleil, qui l’avait implicitement invité à sortir se promener, était joyeux, en ce petit matin.
Angel aperçut au loin une silhouette, visiblement celle d’un adulte, et il ralentit l’allure. Il était trop près pour qu’elle ne l’ait pas aperçut, et il était obligé de continuer sur sa route : comment réagirait-elle si elle le voyait repartir ? Il n’avait pas vraiment envie de discuter, mais, après tout, cela ne pouvait pas lui apporter du négatif. Il continua donc son chemin, avant d’arriver devant le personnage en question.
- B… Bonjour. Hum... Temps idéal pour une promenade !
Il craignait tout de même qu’il eût s’agit là d’un professeur, ou d’un membre du personnel du collège, et il garda un ton poli et réservé.