Smile and rain [Libre]

Elle était accroupie dans l'herbe, respirant avec délice l'air non-pollué du parc de Poudlard. Déchaussée, elle s'amusait à chatouiller l'herbe de ses pieds et inversement, elle prenait plaisir à ressentir les végétaux verdâtres sur sa peau douceâtre. C'était un de ces rares moments où la solitude n'est ni pesante, ni trop présente. Elle était simplement bien. Venue tôt ce matin pour assister au levé du soleil, elle était restée ici, dans cet environnement propice à la tranquillité, jusqu'à maintenant. Pourquoi bouger alors qu'elle se sentait tellement vivante, là, parmi la nature et ses secrets? C'était simple : l'adolescente avait l'impression d'être chez elle. Nostalgique ? Non. Elle appréciait Poudlard . Mais voilà... n'avait-elle pas été habituée au mugissement du vent sur son visage ? Allez, plus que quelques minutes avant de se lever...Des secondes volées à l'éternité. Des heures dérobées à la réalité. Avant de retourner dans ce qu'elle appelait « le monde ». Car même si elle adorait aider les autres, cela restait néanmoins une tâche ardue. Qu'elle assumait amplement.

Levant la tête, Alessandra aperçût un éclair traverser le ciel grisâtre. Elle eue un léger soupir d'exaspération et compta les secondes, attendant déjà le moment où le son sourd et caractéristique du tonnerre se ferait à son tour entendre, manifestant sa présence dans ce coin inconnu des moldus. Alors qu'elle tentait de distinguer une forme qui courait s'abriter au loin, regardant avec intérêt la silhouette qui tentait de se faufiler dans le hall d'entrée en poussant la lourde porte, elle sentit une gouttelette tomber sur son épaule, suivi de plusieurs autres. Et c'était parti! Mr. L'averse venait de décider que sa présence était nécessaire. Plutôt que de fuir, ce qui aurait été somme toute, une chose logique à faire, Alessandra se contenta de se lever, un sourire béat accroché sur sa figure d'ange. Pourquoi courir? Ce n'était que de l'eau. Et vêtue d'un top bleu pastel, son épingle de gryffondor fièrement accrochée sur sa poitrine, elle pouvait sentir les petites particules se poser sur sa peau, avant de glisser délicatement sur sa nuque. Oui, elle aimait bien la pluie. Son coeur était empli d'une joie profonde devant cette intense sensation de liberté.

Consciente que ses vêtements commençaient à se tremper, elle commença à marcher en direction du château en essayant de rabattre par en arrière sa longue tignasse qui dégoulinait de ce liquide que tous fuyaient. Un véritable troupeau! Ne savaient-ils pas que la pluie était inoffensive? Peut-être, un jour, leur apprendra-t-elle le bienfait des précipitations en ce coin de pays...Mais pour l'instant, autant positif soit les effets, elle devait rentrer. Pas question de chiper un rhume ou un truc du genre. Des révisions l'attendaient, mais aussi des sorties et autres trucs plus enthousiasmants que des vieux bouquins.

Alors sans empressement, elle franchit les quelques mètres qui la séparaient d’un endroit sec. Dix secondes plus tard, elle pénétrait dans le hall d’entrée, les yeux pétillants. Une flaque commençait à se former à ses pieds, mais c’était un détail anodin et futile. Pointant sa baguette vers celle-ci, Alessandra prononça une formule à voix basse, faisant disparaître l’importunant liquide. Elle retourna ensuite l’objet de bois entre ses mains, récitant à nouveau un sortilège. Aussitôt, ses habits redevinrent secs. Seule sa chevelure était toujours trempée, mais elle ne s’en souciait guère.

[Puis-je ?]

Merwan marchait tranquillement dans le parc, il était tôt, le moment idéal pour se retrouver tout seul, perdu dans ses sombres pensées. Le jeune homme adorait ces moments de solitude qu'il pouvait voler par ci par là. Ici personne ne venait l'embêter ou même lui parler de choses insignifiantes, tout était pur et totalement sain.
Merwan adorait ça, se sentir unique, comme enfermé dans sa bulle, loin de tout et surtout de la dureté du monde, comme protégé et à des kilomètres de tout ce qui pourrait se passer par la suite. Cela lui importe peu à vrai dire, vivre le moment présent fait partie de sa philosophie...mais peut-être est-ce parce qu'il n'a aucun avenir !

Quoi qu'il en fût il marchait, sans autre but que d'être seul, s'enivrant de la fraîcheur matinale et du doux souffle du vent sur son magnifique visage. Pas d'effort à faire, pas la peine de se faire passer pour quelqu'un d'autre...il était lui, le seul...tout simplement.
C'était en regardant cette solitude et ce bien être qu'il pouvait aisément se complaire. A quoi ? Et bien tout simplement à exister. Chose bien simple mais qu'on a tendance à oublier avec le temps, l'existence, le fait de penser, respirer ~~et draguer~~ était quand même formidables.

Mais alors qu'il commençait à divaguer Merwan sentit quelque chose de froid lui tomber dessus...de la pluie ! Manque de chance pour le jeune vert et argent le temps avait décidé d'être capricieux et d'écourter sa balade matinale. Maudissant intérieurement la météo il rentra le plus vite qu'il le pu, n'ayant aucun change à mettre et ne tenant pas vraiment à être malade maintenant.

Quel temps de chien !

Malgré ses efforts il franchit les portes du hall trempé comme une soupe ! Il détestait sentir ses vêtements lui coller à la peau et être aussi peu présentable face aux autres. Bien que la plupart des élèves dorment encore à cette heure-ci il n'aimait pas être surprit à son désavantage !
En un coup de baguette il redevint sec et beau comme à l'accoutumée, ce n'était pas une sensation désagréble que de se sentir de nouveau beau car la solitude avait également ce mauvais côté : personne n'était là pour admirer la beauté du jeune homme ! C'était tellement dommage d'en gâcher tant qu'il restait tout de même souvent entouré, mais attention que de bonne compagnie !

Alors qu'il s'apprêtait à regagner sa salle commune en attendant que les cours commence il apperçut une jeune fille, la seule qui était encore dans le hall, les autres ayant déjà regagnés leurs dortoirs. Elle était plutôt belle, carrément jolie même ! Merwan la détailla un moment...oui elle rentrait dans ses critère.

*Il ne faut pas que mes envies de solitude empiètent sur mon plus grand plaisir tout de même.*

C'est avec un charmant sourire aux lèvres qu'il l'aborda, se rendant compte trop tard qu'il s'agissait d'une Gryffondor. Mais heureusement pour lui il ne se baladait pas avec l'insigne de sa maison partout, trouvant ça franchement laid ! Quel manque d'originalité et de personnalité...

Bonjour...excuses moi tu aurais l'heure ?

Excuse bidon, rien n'était plus sur mais Merwan n'avait rien trouvé de mieux pour lui parler, il préférait improviser de toute façon et laisser libre court à son imagination et à son sourire charmeur.

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