Une nuit pas si ordinaire [Gabriel]

Depuis quelques jours Sylvina aimait se rendre au lac de nuit. Partir de la salle commune avec discrétion. Déjouer tout les pièges, et enfeindre le réglément. Tout ceci était un peu grisant, mais le plaisir diminuait avec le temps. Elle n'y trouvait maintenant qu'un besoin. Ce besoin de s'échapper de la chaleur oppressante de la salle commune. De l'intérieur du château, fuir le monde.

Elle marchait lentement dans le parc, elle n'avais pas mit de chaussure, appréciant le contact frai et humide de l'herbe. Le moi de janvier était frais, mais elle ne risquerait pas de tomber malade. sa cape flottait au rythme de ses pas. Ses cheveux lâchés, flottaient au gré de la fine brise.

Elle arriva au bord du lac, ses pieds sur les galets. Ils étaient un peu plus chaud que l'herber mais de très peu. Elle s'asseya sur les galets. Replia ses genoux contre sa poitrine. Elle posa son menton sur ses genoux, et ferma les yeux, appréciant ce moment de calme. Calme qui fut interrompu par un petit bruit, qui fit sursauter Sylvina.

Neutre Nombre de messages : 295 Age : 39 Date d'inscription : 19/04/2007

Gabriel avait besoin de marcher dans la nuit...Il avait toujours un tel besoin, d'une part car la nuit était le seul moment qui lui convenait, d'autre part, car la solitude est moins pesante lorsque l'on marche entouré des éléments, l'eau, les arbres...et l'air frais de la nuit.

Et ses pas l'avaient guidés jusqu'au lac...Etrange...C'était l'un des rares endroitq qui lui faisaient encore mal au coeur...Lui qui avait maintenant le sentiment de ne plus en avoir...

Bien sûr, qu'il en avait encore un. Mais il était entouré d'une épaisse couche de glace que plus rien ne pouvait faire fondre.

Quelqu'un était là, au bord du lac...Il s'approcha doucement, et avait finalement décidé de faire demi tour et de repartir lorsqu'une branche craqua sous son pied, trahissant sa présence.

"Je suis désolé, je ne vous pas t'embêter... Je te laisse tranquille..."

Il avait reconnu Sylvina, mais ce n'était pas la raison qui le poussait à partir. Il voulait juste ne pas parler d'Andréa. Il voulait juste continuer à marcher ailleurs...

Sylvina dévisagea Gabriel. Plusieurs sentiments. La peur, la culpabilité. Elle se releva avec une telle rapidité. Elle secoua la tête.

Non, non c'est moi qui doit m'en aller.

Elle amorça un mouvement, mais son pied se prit dans une une pierre, elle força tellement, prise dans une envie de fuir. Un craquement, elle venait de le casser. Une douleur fulgurante se propagea dans sa jambe droite. Une grimace. Elle en perdit l'équilibre et se retrouva par terre. Tentant de se masser le pied pour effacer la douleur, sans succés bien évidemment.

Elle trouna la tête vers Gabriel. Des larmes voulaient couler mais, la jeune fille tentait de les repousser à tout pris, n'ayant pas pleuré depuis tellement longtemps. Dans un un souffle, un faible murmure.

Désolé. Pour tout ce que je t'ai fait.

Pourquoi faire ceci? Elle n'en savait rien, mais à ce moment précis elle se sentait dans l'obligation de faire ses excuses. Elle sentait en plus de cela, un certains mal être face à l'endroit qu'ils contemplaient tout les deux. Mais elle en ignorait la cause, mais ne voulait pourtant pas essayer de la trouver.

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Gabriel s'avança vers elle sans faire de gestes brusques, et s'agenouilla pour prendre sa cheville entre ses mains...

"C'est pas cassé, t'as juste une belle entorse...bouge pas...tu vas peut-être avoir un peu mal...mais au final ca guérira plus facilement..."

Il avait entendu les excuses de Sylvina...Mais il mit un moment à répondre, ne sachant pas vraiment quoi dire...
Finalement, la vérité était peut-être de mise...

"Peu importe, je suis redevenu moi-même, et Andréa est avec un autre..."

Les yeux résolument baissés sur le pied de Sylvina, il se concentra que sur sa blessure, passant doucement ses doigts sur sa cheville.

Il en frôla la surface, puis s'arrêta sur des points précis, fermant les yeux pour être plus efficace. Quelques pressions avec les doigts, légères et quasi indolores, sur des points qu'il connaissait bien...

Le sang circula mieux, irriguant les tissus qui se réparaient déjà. Ses techniques médicales secrètes combinées au pouvoir de guérison de Sylvina, et déjà l'entorse redevenait bénine.

"Ca va mieux ?" demanda-t-il d'un ton neutre.

Avec un autre ... Le silence s'était installé. La douleur dans sa cheville avait disparu et ce grâce à Gabriel. Elle la posa par terre. A part quelques petites douleurs ici ou là. Rien d'affolant.

Oui ça va mieux merci.

Un sourire amical. Elle le regardait, cherchant son regard. Elle releva son menton. Elle lui carressa tendrement la joue. Comme une mère pourrait le faire avec son enfant.

Une révélation terrible. Que lui était-il passé par la tête pour le quitter. Elle qui prétendait l'aimer autant. Elle qui avait voulu prendre autant de risque. Sylvina regardait Gabriel et secouait la tête d'incompréhension.

Je ne comprends pas. A quoi a-t-elle pensé?

Sa main qui était toujours sur la joue du jeune homme descendit jusque sur la main qui l'avait guérit. Pour la carresser. Plus une parole. Elle tentait de lui montrer avec son regard, que malgrè le fait qu'elle fut une peste, elle serait là pour lui, enfin pour ce soir en tout cas!

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"Je ne sais pas..." fit Gabriel.

Il ne refusa pas les caresses de Sylvina, car à vrai dire, il était vraiment très malheureux, même s'il s'efforçait de parraître simplement indifférent.

"Elle est partie c'est tout...et je ne peux pas oublier ça. Elle est revenue pourtant, mais...C'est trop tôt...Je ne peux pas..."

Les mots restaient bloqués, il serra la machoire pour s'empêcher de hurler ou de pleurer sa tristesse. Toute cette tristesse qu'il cachait au fond de lui, et qui depuis quelques jours était devenue bien trop grand pour qu'il puisse l'ignorer, ou faire comme si de rien était.

Il détourna le regard, refusant de regarder Sylvina, car elle lui rappelait Andréa...bien que physiquement différentes, les deux personnes s'associaient très vite dans son esprit.

"Je lui en veux...beaucoup...Je croyais...j'avais cru..."

Impossible de parler d'avantage, alors Gabriel se tut, fixant l'horizon, au loin, sur l'eau du lac.

Sylvina avait toujours sa main dans celle de Gabriel. Il avait à nouveau détourné son regard. Ses paroles étainet touchantes. Sylvina était dans l'incompréhension. Andréa avait pris tant de risque pourquoi tout gâcher.

Sylvina se mit à genoux, fixant elle aussi l'horizon. La surface lisse du lac noir. Elle se tourna encore une fois vers Gabriel.

Elle t'aime.

Elle retira sa main. Elle ressera sa cape sur sa poitrine. Sylvina savait que ses paroles n'auraient aucun effet mais elle tentait. Elle pensait aussi à ses sentiments. Elle savait ce que s'était que d'être délaissée. Elle brisa alors, une nouvelle fois le silence qui s'était installé entre eux.

Il faut toujours y croire. Elle va revenir. Il faut lui pardonner ... Même si c'est encore difficile de le faire aujourd'hui. Ne perdez pas un amour aussi sincère pour une stupide bétise ... Surtout pas par les temps qui courent.

Elle se releva. Regardant une nouvelle fois l'horizon. Elle tourna le dos à Gabriel et s'apprêta à partir.

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Les paroles de Sylvina eurent pour seul effet de mettre Gabriel en colère... En colère contre sui ? Contre quoi ?

Contre Andréa...oui. Mais contre lui-même aussi... Il haïssait la terre entière, il avait envie de pleurer durant des heures, juste pour calmer un peu sa douleur... Comment avait-elle pu ? Et pourquoi ??

Peut-être l'avait-on forcée ?

Non, sinon elle n'aurait pas eu ces mots là... Et ce constat acheva de briser le coeur du jeune homme...

Il prit la tête dans ses mains, pour se cacher de Sylvina, des autres..de tous les autres...Ils les détestait tous, voulait leur faire du mal, jouer avec eux sans scrupules, ni regrets.....comme elle....comme elle avait fait...alors qu'il l'aimait...

Alors qu'il l'aime.

Il était prêt à beaucoup de sacrifices pour elle, pour qu'elle soit bien, pour qu'elle soit heureuse, pour la protéger...au péril de sa vie, même, s'il le fallait.

Il était loin d'être parfait, il avait beaucoup de défauts, mais depuis qu'Andréa l'avait abandonné, il se montrait encore pire...

Il releva les têtes, les yeux plus brillants que d'habitude..., puis il se remis debout.

"Si tu la vois...dis lui........*soupir*.....non, rien...ne lui dis rien..."

Gabriel se hâta de partir.

Gabriel Passa à côté d'elle, il tentait de fuir. A pied elle ne pourra pas allez assez vite. Elle déploya ses ailes. Et rattrapa Gabriel. Elle se posa juste devant lui. Le stoppant dans sa course. Elle le bloqua par les épaules. Elle hurlait presque ses paroles.

Pleures. Tu en as tellement envie. Refouler tes émotions le fera ressortir. Est-ce ça que tu veux?

Elle retira ses mains de ses épaules. Et se retint à grand peine de ne pas lui mettre une claque.

Pleurer ne résoudra rien. Mais ça te soulagera.

Elle poussa un soupir. Puis se déplaça sur le côté. Elle le regarda dans les yeux. De ses mains elle désigna la porte de Poudlard.

Mais si tu veux fuir. Refouler tes sentiments va-t'en.

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Gabriel s'arrêta, et lança un regard noir à Sylvina.

"Tu voudrais que je lui pardonne ? Pour qu'elle recommence ? Mets-toi un peu à ma place, tu crois que c'est facile de faire un telle chute alors que je croyais qu'enfin j'allais pouvoir avoir un peu de bonheur ?"

Gabriel resta silencieux quelques longues minutes...Il avait juste envie de partir, loin, et d'être seul.

"Laisses-moi s'il te plaît..."

Sa voix était brisée, et il faisait tout son possible pour la maintenir stable, mais l'on devinait toute sa détresse.

"J'ai besoin d'être un peu seul, et de réfléchir, je peux pas en parler....pas maintenant....Désolé...."

Il continua s'avancer, s'éloignant de Sylvina, sortant du parc...

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